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Sin Nombre de Cary Fukunaga : interview du réalisateur

Publié par Les Nouveaux Cinéphiles sur 17 Octobre 2009, 08:56am

Catégories : #Portraits et interviews de cinéastes


Cary Fukunaga, réalisateur
Interview exclusive pour  LesNouveauxCinephiles.com

Cary Fukanaga est un jeune réalisateur américain, né en 1977 d'un père japonais et d'une mère suédoise. Il parle un Français irréprochable car il a fait une partie de ses études en France. Il était justement de retour en France il y a quelques semaines pour présenter Sin Nombre, son premier long métrage. Le film sort le 21 octobre

Quand on voit votre film, on est frappé par une certaine approche documentaire. Comment avez-vous procédé?
J'ai fait des études d'histoire et de sciences politique. J'ai fait des enquetes académiques ds le cadre de mes études. Je crois que j'ai commencé mon enquete comme ça. Je suis allé au Mexique après avoir fait des recherches sur internet. J'ai fait des entretiens avec des professeurs. J'ai parlé avec des chefs de sécurité pour avoir la permission d'aller dans des prisons et faire des entretiens avec des gangsters, quelques uns étaient toujours actifs dans les gangs. Je suis allé à la frontière du Guatemala, le couloir où les gens d'Amérique centrale passent.
J'ai fait des entretiens dans les auberges où les migrants restaient, tenues par des ONG. J'ai fait pas mal d'entretiens dans les gares de banlieue où les gens se regroupent avant de prendre le train. J'ai procédé de cette façon pendant 1 mois, en faisant de la recherche sur place et puis j'ai décidé de voyager un soir comme ça par hasard, j'ai voyagé à travers le Chiapas. Traverser le Chiapas en train prend à peu près 30h, en voiture ça en prend 5...
J'ai fait 2 longs voyages avec les migrants, avec une année d'intervalle. Les choses que j'ai vu dans le train, tous les détails, je les ai mis ds le scénario, ça m'a beaucoup aidé à visualiser le voyage : ressentir la fatigue, le danger, voir l'humour, la camaraderie à bord, les paysages, et tout ce qu'ils font pendant le voyage. Je suis allé au nord du Mexique aussi.
Et puis j'ai commencé à écrire, j'ai écris le scénario assez rapidement. J'ai continué à écrire pendant 2 ans...



Avec tout ça, vous auriez pu faire un documentaire...
Pour un documentaire, il faut enregistrer des choses, c'est beaucoup plus facile d'avoir un carnet, prendre des notes. Ainsin, j'ai  créé des scènes fictionnelles.
Ce n'est pas forcément plus vrai ou plus fidèle, mais c'est beaucoup plus facile à observer sans la caméra. La caméra change le comportement des gens, ils ne seraint pas à l'aise de la même façon.


Combien de temps avez-vous mis pour faire ce film?
Le film est lié à mon court métrage donc si on inclut le court au total...ça fait 4 ans et demi. J'ai terminé le film fin 2008. Je l'ai tourné en 6 semaines.


"Un film en espagnol sans vedette"


Comment avez-vous réussi à produire le film?
Le court métrage a aidé, le studio a pu voir mon travail, même si c'était un travail étudiant, c'était un travail tangible. Mais c'était difficile car c'était une histoire espagnole, sans vedette. Le défi était d'avoir un budget pas trop élevé et de limiter les risques. Le film est produit par Focus, un des derniers studios indépendants aux Etats-Unis.


On peut voir le nom Gael Garcia Bernal au générique... Vous pouvez-nous en dire un peu plus?
C'est le producteur exécutif du film. Il était comme un parrain. Il nous a permis d'avoir une légitimité de faire un film à la mexicaine. Gael Garcia Bernal et Diego Luna avaient un contrat avec Focus : quand focus a voulu faire le film au mexique, c'était important qu'on ait le soutien aussi d'une boite mexicaine pour donner un peu de légitimité au projet.



J'aimerais en savoir un peu plus sur ce court métrage, Victoria para Chino, qui vous a permis de passer au long...
J'ai fait une maitrise de cinéma à New York
. Mon projet de 2e année était un court métrage dont l'histoire était adaptée d'une histoire vraie. Et en faisant des recherches, j'ai découvert que le voyage à travers le Mexique était beaucoup plus dangereux que traverser la frontière du Mexique vers les Etats-Unis. Ca m'a surpris, je ne savais pas que les gens voyageaient sur les toits des trains. Je me suis dit que c'etait très cinématographique, que cette histoire avait beaucoup de valeur. Le court métrage a gagné des prix et m'a permis de faire le long.


"Mon 2e long métrage sera un conte de fée et une comédie musicale"


Vous avez un 2e long métrage en préparation?
Je suis en train d'écrire un conte de fée, je change un peu de terrain. Ce sera une comédie musciale avec une histoire d'amour tragique à la base. Le budget ne sera pas très élevé.


Vous avez vécu en France et vous avez prix à deauville... Cela vous a t-il touché particulièrement?
Ça m'a étonné car mes courts métrages n'étaient pas accepté dans les festivals en France! D'avoir un prix immédiatement pour un long métrage, c'est sympa. C'est important d'avoir des prix car ça aide à faire venir le public. C'est important car je veux que les gens viennent voir mon film.


Cette interview est pour un blog... Les lisez-vous, y êtes vous attentif?
J'essaye de ne pas lire parce que n'aime pas lire des choses négatives, meme si on a conscience de ces choses négatives. S'il y a des choses positives, ce n'est jamais fatiguant de les lire! Mais en fait, je n'essaye pas de lire de choses. J'essaye avant tout de penser au prochain film et ne pas faire attention aux critiques.


Avez vous un blog?
Non je n'ai pas le temps. Je n'ai meme pas le temps d'écrire à mes amis!




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