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L'éveil d'Edoardo : rencontre avec le réalisateur Duccio Chiarini

Publié par Les Nouveaux Cinéphiles sur 17 Juin 2015, 05:56am

Catégories : #News, #Portraits et interviews de cinéastes

L'éveil d'Edoardo : rencontre avec le réalisateur Duccio Chiarini

L'été arrive en douceur avec cette très belle découverte, un premier long métrage italien signé Duccio Chiarini : L'Eveil d'Edoardo, chronique d'un été, sort aujourd'hui sur les écrans français, après être passé par de nombreux festivals. Il était présenté ce week-end au Festival du film de Cabourg, où il a décroché deux prix, dont le Grand Prix.

L'Eveil d'Edoardo est un film solaire, tendre, subtil, mais rappelant aussi la cruauté de l'adolescence, avec justesse et humour.

Le réalisateur Duccio Chiarini était de passage à Paris la semaine dernière avec son comédien principal. Francophile et parlant couramment français, visiblement touché de pouvoir présenter son film à Paris, ville où il vient régulièrement, le cinéaste nous a accordé un petit entretien...

Pour beaucoup, l'adolescence, c'est beau seulement après !

L'Eveil d'Edoardo a fait la tournée des festivals...

Oui, le film a débuté à Venise. Il a participé au Festival de Berlin dans la section Génération. Après nous sommes allés à Lisbonne, Sofia, à Istanbul, à Stockholm, à Seattle, à New York... Toujours en voyage... Je suis fatigué, mais c'est de la bonne fatigue.

Avez-vous constaté si les réactions étaient différentes d'un pays à l'autre ?

Oui, les réactions sont différentes d'un pays à l'autre. Les gens l'aiment différemment. Mais j'ai l'impression que beaucoup l'ont aimé, ils en parlent sur Facebook. Je suis particulièrement heureux car le distributeur international a vendu le film dans plus de 15 pays. Pour un film petit comme ça, avec un petit budget, et des acteurs pas connus, c'est un résultat exceptionnel.

Qu'est ce qui vous a donné envie de faire du cinéma? Etiez-vous cinéphile très jeune ?

En fait, je n'étais pas cinéphile très jeune. La première fois que mon père m'a emmené au cinéma, j'avais peur du noir. J'ai commencé à pleurer, on est sortis. A partir de 14-15 ans, j'ai commencé à aller beaucoup au cinéma, voir des films tout seul car ce n'était pas des films que mes copains d'école aimaient.

Après, j'ai étudié le droit, et finalement je suis allé à Londres étudier le cinéma. Mes études de cinéma étaient plutôt tardives, mais peut être que tout ce temps passé sur les livres de droit m'a convaincu que ce n'était pas ma vie. Quand je suis arrivé à Londres, j'étais vraiment sur que je voulais être réalisateur.

Le réalisateur Duccio Chiarini et Matteo Creatini, son acteur principal, à l'avant-première de l'UGC Ciné Cité Les Halles à Paris

Le réalisateur Duccio Chiarini et Matteo Creatini, son acteur principal, à l'avant-première de l'UGC Ciné Cité Les Halles à Paris

Est ce qu'il a des films ou des réalisateurs qui ont fait comme un déclic pour vous ?

Oui, il y a beaucoup de films et de réalisateurs que j'adore. Il y a Woody Allen, Fellini, Rossselini, Renoir... J'ai d'ailleurs une petite société qui s'appelle La Règle du jeu. Tout le cinéma français des années 70 : Rohmer, Claude Sautet...

Mais pour ce film là, je pensais à -comme référence- Eric Rohmer. Je voulais faire un film entre la comédie américaine et le drame sentimental comme peut être A Swedish Love Story de Roy Andersson ou Un amour de jeunesse de Mia Hansen Love... Développer une histoire entre ces deux lignes...

Tout à l'heure lorsque vous avez présenté le film, vous avez dit "c'est malheureusement un souvenir d'adolescence"... Pourquoi malheureusement ?

Oui, j'ai lu le livre de Gipi qui parle d'histoires de sexualité masculine très fragile et ce livre là m'a donné le courage de raconter mes souvenirs de ma propre adolescence quand je suis passé par quelque chose comme ça : lorsque j'étais traversé par l'envie d'approcher les femmes et la peur d'être fragile. Quand je suis retombé sur les lettres de cette période là, je me suis dit "merde, c'était dur!". Donc oui, c'était dur. Pour beaucoup, l'adolescence, c'est beau seulement après !

J'ai lu que vous aviez déjà l'idée d'un autre film. Pouvez-vous nous en dire davantage ?

Oui, je travaille sur ma prochaine histoire. J'espère que ce sera une coproduction entre l'Italie et la France. Je vais à nouveau aborder une histoire de fragilité masculine : celle d'un homme qui se trouve dans un moment de sa vie pendant lequel il ne sait pas ce qu'il va faire avec sa vie, et il commence un voyage sur le canapé des autres...

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